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Lire la suitePublié le 7 janvier 2016
Table ronde organisée par l’Association des sciences du langage
Vendredi 29 janvier 2016, de 15 heures à 17 heures
en Sorbonne, 46 rue Saint Jacques, Salle V, 3 étage
animée par Alain RABATEL
Professeur des universités, président de l’ASL
avec
Marc ARABYAN
Professeur honoraire des universités
Directeur éditorial des Éditions Lambert-Lucas
François BESSIRE
Professeur des universités
Directeur des Presses universitaires de Rouen et du Havre
Jean PRUVOST
Professeur des universités
Directeur éditorial des Éditions Honoré Champion
Les statistiques les plus récentes concernant l’économie de l’édition font apparaître que l’édition universitaire est n° 1 mondial devant l’édition technique et encyclopédique, l’édition scolaire et la sacro-sainte librairie générale et de divertissement (essais, romans) classée troisième. Cette situation se comprend quand on voit la prospérité du groupe Elsevier (propriétaire du Salon du Livre de Paris, soit dit en passant), premier trust mondial de l’édition scientifique, ou la façon dont les Éditions Odile Jacob exploitent les « studies » anglo-américaines. Mais ce classement semble incompréhensible en France où le rayon « linguistique » des librairies est réduit à une peau de chagrin quand il n’est pas littéralement défunt, phagocyté par les rayons « philosophie », « manuels de langues » ou « dictionnaires », quand ce n’est pas par le rayon « polars » avec des titres comme Le Linguiste était presque parfait ou La Septième Fonction du langage.
Cela dit, l’idée de cette table ronde ne nous est pas venue de la fréquentation des librairies, mais de ce qu’un collègue linguiste nous a signalé que la librairie Soleil Noir de Lille (les noms ont été changés) a refusé d’organiser une soirée de présentation-dédicace pour son tout dernier livre au prétexte déclaré sans complexe et par écrit que : « Les sciences du langage ne font plus recette, la linguistique n’est plus la science phare qu’elle a été dans les années 1960 et 1970. Le grand public cultivé et même les professionnels des SHS, chercheurs et enseignants, s’en sont détournés. Tous ces livres, thèses, HDR et actes de colloque tiennent un discours abscons, hyperspécialisé, tout juste compréhensible par un petit cercle d’initiés. Il en sort des centaines par an, mais on ne vend quasiment plus rien. Du coup on n’expose quasiment plus rien non plus sur les tables ou en vitrine. Si on organise une soirée, personne ne viendra, on ne vendra rien, et j’aurai perdu mon temps. Les gens ne se dérangent plus pour ça. Le jeu ne vaut pas la chandelle. »
Ce diagnostic sincère et brutal n’est pas sans interpeller, d’autant que nous savons tous qu’il n’est pas sans rapport avec une situation que nous sommes les premiers à déplorer parce que nous en sommes les premières victimes : le système du « Publish or perish » créé par l’accord de Bologne et la convention de Lisbonne mettant en place en Europe l’économie libérale des connaissances, renforcée par les politiques de réduction des dépenses publiques et par la LRU Sarkozy-Pécresse de 2008 qui ont mis les universités sur les rails de la privatisation via le financement par des fondations et des partenariats public-privé.
Notre intention n’est cependant pas de sonner le tocsin dans le désert en revenant sur le passé politique de l’Europe à la sauce Chicago, mais de débattre de façon positive sur des questions immédiates telles que : Comment réconcilier les libraires avec la linguistique ? Comment mieux promouvoir nos travaux en librairie ? Et de questions à plus long terme telles que : Comment amener les linguistes à des domaines et à des thématiques de recherche qui soient attractifs pour l’ensemble de l’université ? Comment travailler la discipline pour amener le public à en redécouvrir l’intérêt ? Comment s’allier aux autres sciences humaines pour faire pression sur les décideurs européens ? Comment réhabiliter la qualité contre la quantité actuellement triomphante ?
Les personnalités invitées débattront entre elles pendant une heure puis un débat s’engagera avec le public
Les participants se muniront de leur carte professionnelle ou de leur carte d’étudiant pour pénétrer sur le site. À défaut, ils présenteront l’annonce de la table ronde