BLOC C
1944. Les troupes allemandes occupent la Grèce. Les SS terrorisent la population et pourchassent les résistants.
Sept hommes sont enfermés dans une cellule du Bloc C, le quartier de la prison centrale d’Athènes réservé aux condamnés à mort. Sept prisonniers d’âge, de caractère et de milieu différents. En fait, il ne leur reste qu’un jour à vivre. Et en attendant, la vie continue, rythmée par le martèlement des bottes, le bruit des portes qu’on ouvre et qu’on ferme, les distributions d’eau et de repas. Vie mesurée par la lumière du jour qui passe à travers les barreaux de l’unique fenêtre. Jeux de dés ou de cartes, plaisanteries, confidences, disputes, repas pris en commun comme pour une fête. Dans le huis-clos où s’affrontent la vie et la mort, les phrases les plus banales, les gestes les plus ordinaires acquièrent une force, un relief qui confinent à la poésie. Sans grandiloquence, sans pédanterie, avec un humour et une humanité qui suscitent l’émotion.
Tragédie au sens noble et antique du mot. Ttragédie toujours actuelle dans certaines régions de notre monde.
Bloc C est la seule pièce de théâtre dans l’œuvre d’Ilias Vénézis (1904-1973), surtout connu pour ses romans et ses recueils de nouvelles, profondément marqués par le souvenir de son Anatolie natale et par les séquelles des deux guerres mondiales sur l’histoire de la Grèce moderne.
Couverture : Deportees, dessin de William Kentridge pour Triumphs and Laments, 2015, fusain et crayon rouge sur page de livre de comptes, 67 x 48 cm (avec l’aimable autorisation de l’artiste)