Critiques de l’anglais : poétique et politique d’une langue mondialisée
Il est question ici du savoir des langues, question de ce que la différence des langues fait savoir des enjeux du langage : de tout ce qui se charge dans cette transaction entre culturel et politique, entre sens et pouvoir. La réflexion est menée à partir des Études anglaises avec James Joyce, Samuel Beckett, J.M. Coetzee, avec aussi la philosophie, la traductologie, les études postcoloniales et l’anthropologie, en prolongement de la question de Saussure – Comment montrer au linguiste ce qu’il fait ? –, pour comprendre ce qu’il y a à savoir par l’étude d’une langue étrangère, de ses discours et de ses poèmes, dans l’état contemporain du monde.
Les transformations de la situation de l’anglais au cours des vingt-cinq dernières années sont liées aux transformations des conditions du savoir, dans la synergie entre mondialisation postcoloniale et société de la connaissance. Le Globish est l’un des symptômes de la mondialisation ; celui de la société de la connaissance est peut-être dans l’effacement de la question du langage. Parce que le langage est dans un rapport radical avec la critique, l’étude de l’anglais carrefour des enjeux contemporains est aussi une contribution à l’analyse des effets d’hégémonie, et à leur désarticulation.