De la grammaire à l’inconscient, dans les traces de Damourette et Pichon
Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, du 1er au 11 août 2009.
« Le système grammatical d’une langue baigne en grande partie dans l’inconscient. » C’est là un des postulats sur lesquels se construit le monumental Essai de grammaire de la langue française, de Jacques Damourette (1873-1943) et Édouard Pichon (1890-1940). Les deux auteurs sont pittoresques et insolites. Jacques Damourette, de santé fragile, n’a jamais exercé son métier d’architecte, mais s’est passionné pour la langue française. Il a communiqué sa passion à son neveu Édouard Pichon qui, en dépit de la maladie qui le fera mourir à quarante-neuf ans, mène une brillante carrière de médecin. Devenu psychanalyste, il est, en 1939, président de la Société Psychanalytique de Paris : il y reçoit un jeune et brillant psychiatre nommé Jacques Lacan. L’œuvre de Damourette et Pichon continue, un siècle après le début (1911) de son élaboration, à intriguer, souvent à passionner linguistes et analystes. Ils se sont rencontrés à Cerisy pour approfondir les aspects de ce travail entre tous original, qui affronte par le biais de la grammaire d’une langue le problème toujours renouvelé des relations entre langage et inconscient.