Iconographie des signes (1853-1854)
Au printemps 1853, les Frères de Saint-Gabriel scolarisent plus d’enfants dans leurs établissements de l’Ouest que la seule École de Paris. Ils se posent des questions sur la meilleure façon de faire acquérir la langue française à leurs élèves et décident d’organiser à Loudun, du 14 août au 10 septembre 1854, un Congrès pédagogique voué aux signes et à la parole. Les correspondances conservées dans les archives générales de la congrégation à Rome font apparaître le souci d’uniformiser la langue des signes parlée dans les écoles de l’Ordre. Le Père Isaac Bouchet (d’Orléans) demande à ses collègues de recueillir les signes qu’ils emploient sous la forme d’un vocabulaire «que chaque établissement rédigera dans le style le plus caractéristique possible». Les Frères Anselme (de Loudun) et Louis (de Nantes), signalent qu’ils ont déjà «un plan de dictionnaire et une manière abrégée de représenter les signes», tandis que le Frère Hubert (lui aussi de Nantes) commence à dresser des listes de signes…
Ce dictionnaire retrouvé en 2004 est l’œuvre collective de plusieurs Frères de Saint-Gabriel restés anonymes. Ses 1200 entrées en font la collection de signes la plus importante de la période et donnent une bonne connaissance de ce qu’était le lexique de la LSF au milieu du XIXe siècle.