Introduction à l’œuvre sur le kavi
et autres essais
« Quatre textes liés par la continuité d’un même projet : ressaisir le mouvement spirituel qui traverse l’histoire de l’humanité, en le centrant sur un même objet : le langage, réalisé dans la diversité des langues. Projet philosophique, donc, et romantique. Mais paradoxalement, à partir de là, c’est une discipline authentiquement scientifique qui se constitue : la linguistique comparative, qui dépasse la simple enquête empirique pour distribuer les langues dans l’espace et le temps selon un dispositif conceptuel où les notions de « forme de langue » et de grammaticalité jouent le rôle stratégique premier.
Restituer à chaque langue, même la plus simple et apparemment pauvre, sa construction spécifique et originale ; comprendre comment elle participe, de manière inédite, avec ses moyens propres, au développement spirituel de l’espèce ; tenter de pénétrer son dynamisme signifiant : c’est à quoi s’emploie rigoureusement la nouvelle science, et c’est par où toute la linguistique moderne – saussurienne et post-saussurienne – dérive de Humboldt. » (Quatrième de couverture, Paris, Éditions du Seuil, 1974)
Wilhelm von Humboldt (1767-1835) est né à Potsdam. Frère aîné du voyageur et géographe Alexander qui l’éditera après sa mort. Séjours à Paris en 1789 et 1797, puis en Espagne, notamment au Pays basque. Représente la Prusse à Rome, à Vienne, à Prague, à Londres. Fonde l’Université de Berlin (1810). Consacre les quinze dernières années de sa vie à la linguistique.
Couverture : « Couple d’indigènes de Java en robe ordinaire ». Gravure sur cuivre de Frederic Shoberl, coloriée à l’aquarelle. R. Ackermann éd., Londres, 1824.