Langue française et identité nationale
Avec l’arrivée de M. Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en mai 2007, la droite française a repris à son compte le thème fascisant d’« identité nationale » – l’expression est même alors entrée dans le nom d’un ministère de la République. Cette notion d’identité, faute de pouvoir être légitimée par des distinctions racialistes d’origine, d’ethnie ou de couleur de peau, fait appel à la langue : être français, c’est d’abord parler français, et il faut désormais parler français pour être admis à vivre en France. Et voilà que M. Emmanuel Macron reprend à son compte ces vieilles et dangereuses antiennes (L’Express du 23.12.2020). Le moment est donc revenu de rééditer ces quatre textes :
– Ernest Renan, « Qu’est-ce qu’une nation ? », conférence faite en Sorbonne le 11 mars 1882 ;
– Michel Bréal, « Le langage et les nationalités », Revue des deux mondes, 1891, p. 615-639 ;
– Antoine Meillet, « Les langues et les nationalités », Scientia, n° 18, 1915, p. 192-201 ;
– Marcel Mauss, « La Nation » (1920), L’Année sociologique, IIIe série, 1953-1954, p. 7 à 68 (absent de la première édition parue en 2009).
En couverture : Raoul Dufy, La Fanfare du 14 Juillet, 1951, Musée d’art moderne du Havre.