Langue, récit, littérature dans l’éducation médicale
Deuxième édition revue et augmentée (2016)
Consacré à la formation personnelle du médecin, cet ouvrage parcourt des thèmes que tout clinicien affronte quotidiennement : expression de la douleur, représentations du corps, compréhension de la langue médicale, distance entre le médecin et son malade. La place de la langue, du récit et de la littérature dans le colloque singulier de la consultation est d’autant plus importante qu’elle a été habituellement négligée.
La formation médicale exige en effet du médecin le contrôle de ses émotions et la mise entre parenthèses de son histoire personnelle. Cet oubli de soi qui paraît nécessaire pour agir froidement peut être iatrogène, perturbant l’écoute du patient. Cependant aucun médecin n’est assuré quand il tombe gravement malade de réussir, selon le mot de Georges Canguilhem, « à substituer ses connaissances à son angoisse ».
Les textes ici présentés et commentés – venant de Baudelaire, Flaubert, Céline, Michaux et d’autres – rappellent au médecin comment sentir et l’incitent à réfléchir à sa pratique.
Il est conseillé de « désapprendre » la médecine telle qu’elle est enseignée généralement, non pour en négliger la dimension technique, bien au contraire, mais pour l’acquérir autrement. L’ouverture pluridisciplinaire des « humanités médicales » et le développement récent de la « médecine narrative » pourront sans doute œuvrer dans ce sens.