L’appropriation. L’interprétation de l’altérité et l’inscription de soi
Premier volume de sémiotique consacré à la notion d’appropriation, ce recueil d’articles relève d’un projet unitaire visant à explorer les tensions entre les parcours d’appropriation des patrimoines linguistiques et textuels, les marques d’appropriation qu’on projette sur l’environnement culturel et la recherche de se rendre « propre » à ce dernier afin de respecter l’identité des objets et les témoignages des sujets. Ainsi, l’appropriation peut nous révéler les contradictions entre introjection de l’héritage culturel et sa mise à distance critique, entre les risques d’abuser et les soucis de respecter l’altérité. De telles contradictions reçoivent à la fois des solutions imparfaites selon les époques et les cultures (des incorporations ou des thésaurisations) et des formats temporels spécifiques visant à décaler ou à accélérer l’assimilation (du caractère progressif de la familiarisation à l’irruption ponctuelle de l’expropriation). L’appropriation trouve un ancrage spécifique dans les sciences du langage : du parcours d’interprétation jusqu’à la traduction, de l’apprentissage des langues à la créativité discursive, des formes polyphoniques de l’énonciation au plagiat.
En couverture : « Pied de nez », 2014, sculpture de Romain Goiset.