Le Son et l’Oreille – Six essais sur les manuscrits saussuriens de Harvard
En 1967, sur l’intervention de Roman Jakobson, la bibliothèque de l’Université Harvard achète au docteur Raymond de Saussure 638 feuillets manuscrits de Ferdinand de Saussure – environ un millier de pages inédites. En 1971, Roman Jakobson les montre à Herman Parret, mais ce n’est que pendant l’été 1992 que ce dernier a l’occasion d’en faire le dépouillement systématique et d’en transcrire tout ce qui concerne la théorie du langage. Publiée en 1994 dans les Cahiers Ferdinand de Saussure, cette transcription bouleverse l’image que l’on se faisait jusqu’alors des recherches saussuriennes. L’approfondissement de l’épistémologie du corpus saussurien sera confirmée en 2002 avec la publication des Écrits de linguistique générale par Simon Bouquet et Rudolf Engler. « Mon intérêt pour les manuscrits de Harvard, écrit H. Parret, s’est focalisé d’emblée sur le statut linguistique du son et sur la quasi-absence de conception élaborée de la voix, du corps, du sujet parlant et de la temporalité. »
Outre la centaine de fragments publiés en 1994, le présent volume réédite les études qui leur sont consacrées : « Réflexions saussuriennes sur le Temps et le Moi » (1995), « Métaphysique saussurienne de la voix et de l’oreille » (2003), « Le fondement impensable de la théorie linguistique saussurienne » (2011), « Les grandeurs négatives : de Kant à Saussure » (2011) et « L’intimité fuyante de Saussure » (2013).