L’Épopée perdue de l’occitan
Plusieurs linguistes ont montré l’existence d’une littérature épique occitane presque entièrement perdue : Claude Fauriel, Gaston Paris, Gérard Gouiran, Robert Lafont et, pour la Chanson de Roland, Rita Lejeune.
Le travail de Jean-Claude Dinguirard relatif à l’épopée perdue de l’occitan agrège de nombreux indices à l’appui de la thèse de l’existence, dès le dixième siècle, d’un prototype occitan de l’épopée de Guillaume d’Orange. Parmi ces indices qui empruntent à la linguistique, à la philologie, à la poétique, à l’ethnographie et à l’histoire, l’omniprésence de l’olivier, la place des personnages féminins, les systèmes successoraux. L’auteur alimente l’enquête onomastique sur les toponymes Cornebut et Commarchis qu’il attribue à la lecture par un traducteur de langue d’oïl de la forme languedocienne du toponyme gascon Comminges.
Suivie de documents qui éclairent le sens de la démarche de Dinguirard, L’Épopée perdue de l’occitan propose de nouvelles pistes d’investigation dans la quête des littératures d’Oc et plus particulièrement, de Gascogne.
Professeur de linguistique à l’Université Toulouse-le-Mirail, Jean-Claude Dinguirard (1940-1983) est un romaniste, ethnolinguiste du domaine pyrénéen gascon, critique littéraire, membre du Collège de ’Pataphysique, membre correspondant de l’Oulipopo (Ouvroir de littérature policière potentielle), cofondateur des études lupiniennes (c.-à-d. consacrées au personnage d’Arsène Lupin). Agrégé de lettres modernes, docteur d’État (thèse sur l’Ethnolinguistique de la Haute-vallée du Ger), il a dirigé la revue Via Domitia et l’Institut d’études méridionales de Toulouse. Prématurément décédé à l’âge de quarante-trois ans, il a laissé derrière lui une grande quantité d’études d’ethnolinguistique, de recherches occitanes et de littérature française et occitane.
En couverture : Figure d’homme. Troisième tiers du XIIIe siècle. Plafond peint de la maison de Bérenger Mage, viguier de Lagrasse (photo Georges Puchal © Commune de Lagrasse, Aude).