Les plis du visuel. Réflexivité et énonciation dans l’image
L’ambition de cet ouvrage est de développer en sémiotique visuelle une théorie et une méthodologie originairement formulées en linguistique, celles de l’énonciation. L’analyse énonciative permet de décrire les points de vue à partir desquels l’image a été conçue et d’étudier les valeurs, les formes de vie ainsi que les idéologies offertes à l’observateur.
Les plis du visuel revient sur la théorie inaugurale d’Émile Benveniste, sur ses apports et ceux de l’histoire de l’art (Louis Marin, Meyer Schapiro, Victor Stoichita…) et de la sémiotique contemporaine en vue de restituer la trajectoire théorique de la sémiotique visuelle et de dépasser la simple transposition dans l’image d’un appareil formel de l’énonciation validé en linguistique. Cet ouvrage se donne plus exactement pour objectif principal de constituer un organon de concepts inter-définis et d’instruments analytiques permettant de diversifier les différents types d’énonciation dans le cadre du langage visuel, à partir non seulement des constructions langagières de chaque image (type de perspective, rapports entre figure et fond, entre espaces englobant et englobé, entre forme et texture, etc.) mais aussi de leur appartenance à différents domaines socio-culturels (publicité, éducation, politique, etc.) et à différents médias (cinéma, art numérique, jeux vidéo, etc.).
Il s’articule en trois parties, « Énonciation et pratiques de l’audiovisuel », « Énonciation et perception. Cas de la peinture, de la photographie et du numérique », et « Énonciation et métalangage visuel », qui explorent trois points fondamentaux de la réflexion sémiotique contemporaine : la question de la transposabilité /transversalité de l’appareil formel de l’énonciation et de la spécificité de chaque pratique médiatique, la relation entre énonciation et perception et les propriétés métalinguistiques de l’énonciation.
Les différentes contributions proposent un parcours de sémiotique visuelle qui accompagne l’innovation technologique et médiatique à l’origine des nouvelles formes d’image, qui met l’accent sur la spécificité de l’énonciation dans les langages visuel et audiovisuel et qui impose une conceptualisation spécifique des contextes médiatiques.