L’état de langue sonore de la Grèce ancienne
Pour une philologie anthropologique
En couverture, Pierre Soulages, Outrenoir, peinture, 324 x 362 cm, 1986, Musée Fabre de Montpellier – Méditerranée Métropole (Donation Pierre et Colette Soulages, 2005), photographie Frédéric Jaulmes avec l’aimable autorisation du peintre et du photographe
Comment comprendre le rapport que les Grecs de l’Antiquité entretenaient avec leur langue? L’enquête menée ici se propose d’ouvrir des pistes pour capter et interpréter la nature fondamentalement sonore du grec archaïque et classique, expliquant une conception et une pratique de la langue proprement sculpturales. Par la notion de sonorité, on abolit la dichotomie oral – écrit – anachronique – pour renvoyer aux interactions entre unités phoniques et syllabiques. Entre culture et sculpture du son et polythéisme de la parole, on tentera de cerner dans leur fluidité la conception et le fonctionnement de la langue afin d’en tirer les conséquences d’un point de vue aussi bien anthropologique (ce que le rapport à la langue nous dit du rapport au monde et à sa connaissance) que philologique (ce que ce même rapport exige de notre façon d’aborder les textes).
Partant de l’œuvre de Platon (pour elle-même en tant que somme auto-réflexive et pour ce qu’elle nous redirige sans cesse vers les discours et les savoirs antérieurs qu’elle se réapproprie), une philologie anthropologique se dessine, attentive aux effets prismatiques du son dans toutes les formes que pouvait prendre la communication verbale.
Couverture de Pierre Soulages, Outrenoir, 1986