La mise en page des pages de publicité
Une vingtaine de pages de publicité recueillies de 2003 à 2005 sont examinées sous l’angle des rapports que le discours de l’image entretient avec le discours du texte. Des corps humains sont mis en scène, seuls ou en couples, entiers ou sous la forme de visages ou de mains, de ventres ou de poitrines, de têtes ou de torses, pour raconter des histoires de peur, de désir et de séduction. Les effets de sens sont analysés dans les dimensions non verbales de l’éclairage et de la profondeur de champ, ainsi que des axiologies gauche / droite, haut / bas et plongée / contre-plongée.
Erratum : Page 32, l’auteur écrit que XXX renvoie à « X rated », c.-à-d. classé X, pornographique. C’est une erreur de ma part, du grand n’importe quoi, de l’ordre de l’invention philologique à la Goropius. En réalité, en anglais, X sert d’anagramme et d’abréviation de « kiss », bises, pour prendre congé dans les messages entre intimes. XXX doit donc se comprendre comme « grosses bises », sans aucune référence à la sexualité. (Merci à Anna Gruszewska de m’avoir signalé la boulette, et sa correction. M.A.)
Erratum de l’erratum : Selon Pierre Clinquart-Debono, l’affaire n’est pas si simple car le lien entre la lettre X [pron. eks] et le nom ou le verbe anglais kiss [pron. kıs] n’est pas direct. Il faut y voir une icône plutôt qu’une abréviation. L’explication d’Anna relèverait de l’étymologie populaire.
En effet, selon l’Oxford English Dictionary, la première attestation du X en souscription d’une lettre remonte à 1763, sous la plume du naturaliste Gilbert White. On a aussi une lettre de Sir W. Churchill datée de 1894 qui se termine par : Please excuse bad writing as I am in an awful hurry. xxx WSC. Selon Marcel Danesi, anthropologue à l’U. de Toronto, le X est un symbole chrétien, abréviation de Xristus ; il est utilisé pour souscrire voire pour signer les documents pendant toute la période médiévale (ce n’est donc pas – du moins pas au début – une marque d’illettrisme !), et il était d’usage d’y déposer un baiser (en angl. kiss of faith) en signe d’amour du Christ. À la Renaissance, le signe se serait (notez le conditionnel) désacralisé (sécularisé) tandis que le baiser, puis l’idée de baiser seule, y serait resté attaché. Quod erat demonstrandum ! (03.10.2020)
PS : Curieusement, ces questions semblent beaucoup mieux documentées en anglais qu’en français.