Shmattès, la mémoire par le rebut
Actes du colloque de l’Université Paris Diderot – Paris 7 et de l’Université Bar-Ilan, Ramat-Gan, Israël, 29-31 mars 2004, au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme de Paris.
«Quelle différence y a-t-il entre un tailleur et un psychanalyste ? — Une génération.» Introduire ce recueil par un mot d’esprit permet de donner le ton des trois niveaux d’étude qu’il propose autour d’un mot de la culture ashkénaze afin de reconstituer le tissu d’une mémoire transmise au fil des générations. Ce mot est le mot yiddish shmattès (du polonais szmata, tissu déchiré, chiffon, rebut) qui évoque le métier de tailleur mais aussi la fripe. A partir de ce mot et du travail d’un artiste, Michel Nedjar, ancien tailleur de père en fils, qui crée des poupées de shmattès, on travaille la question des langues, de l’identité, de la transmission dans l’émigration des juifs d’Europe de l’Est, de l’exclusion et de l’antisémitisme […], de l’articulation du profane et du sacré dans les occurrences et la dimension symbolique du tissu dans la Bible. […] point de capiton de la troisième partie, le shmattès devenu tissu social relance l’approche psychanalytique de ce signifiant. Le shmattès fonctionne comme un schibboleth, au même titre que le paradigme du rêve ou la théorie du symptôme. (Extrait de la présentation)
Avec cent illustrations de Michel Nedjar et d’André Elbaz, photos de Philippe Maillard.