Vitsn, Mots d’esprit yiddish et inconscient
«Un homme vient pour la première fois chez son nouveau docteur. — Je vois des petits points (pintelekh) devant mes yeux, lui dit-il. — Tu as déjà vu un docteur ? — Non, rien que des petits points.» (Forverts n° 31576, 18 novembre 2005) Le patient est malade des yeux. Il voit des petits points, c’est-à-dire l’essentiel, le pintele, le petit point juif, dos pintele yid. Il ne voit pas un docteur, il n’est pas malade. Il voit le secret du yiddish, un certain ton qui doit être juste, une mélodie, un phrasé, un tempo, un équilibre du lien social qui doit supporter la déliaison des représentations, une certaine musique dans la relation à l’autre. L’analyse du vits produit un retour du sujet de la parole sur la langue qu’il parle, et la possibilité d’analyser le transfert à une langue. Il s’agit de pouvoir se taire dans une langue que l’on ne sait pas parler. Ce livre présente des analyses de mots d’esprit yiddish qui concernent la transmission de la psychanalyse.
NB : Le corpus de l’ouvrage — 42 histoires yiddish — est bilingue yiddish / français.